Pourquoi les pulsions de destruction ou de mort?

« Vivre avec l’idée d’être porteur d’une force de mort dirigée fondamentalement envers soi n’est guère facile à admettre. » Par cette simple phrase, André Green souligne d’entrée de jeu que la « pulsion de mort », découverte tardive de Freud, n’a rien d’intuitif. C’est pourquoi elle a souvent laissé sceptique.
Pourtant, Freud, après avoir commencé lui-même par hésiter face à cette hypothèse, ne cesse d’y revenir au fil des années, des œuvres, en en renforçant l’étendue et l’importance. Il finit par en faire une force originaire, à l’œuvre dans le psychisme individuel comme dans la culture et l’histoire.
Green éclaire avec une maîtrise exceptionnelle le sens et la cohérence de cette notion. Il rend visible « l’onde de choc » qu’elle a suscitée, qui s’amplifie après Freud chez Melanie Klein, Bion, Winnicott et bien d’autres. Il montre également la présence de cette force de destruction au sein de la culture, et l’importance décisive qu’elle revêt dans le cours des événements historiques.
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